Fado...

(Merci à Philippe B. pour cette photo composée sensiblement… )Souvenir d’une rencontre improbable…
Moi et le Fado…
Un soir de passage à Lisbonne,
Dîner d’un voyage professionnel…
Dans un restaurant confidentiel…
Intime, convivial…
Et puis, soudain
A tour de rôle…
Plusieurs musiciens et chanteuses
Se succèdent…
Elles sont jeunes ou moins jeunes…
Les guitares créent l’ambiance,
Elles sont belles au sens pur du terme,
Des postures naturelles
Pleines de fougue, de puissance,
Des gestes forts.
Des foulards qui deviennent costumes…
Des ports de têtes qui les font reines…
Un mélange de tristesse et de conviction…
Des voix si présentes…
J’avoue avoir été captivée,
Frissonnante,
Les yeux mouillés…
Sans abattement,
Bien au contraire…
Leur fierté m’a semblé contagieuse…

Image et perceptions...

Photo libre de droit : http://www.stockvault.net
Cette photo, une image,
Comme beaucoup d’images…
Donne à voir,
Mais aussi à ressentir…
Après, chacun perçoit ce qu’il perçoit…
Vient-elle d’être réveillée
Par la lumière de la porte
Qui peut-être a été entrouverte ?...
Est-elle en train de fixer
La personne…
Pour qui elle a cerné ses yeux de larmes ?
Est-elle dérangée par un de ses parents
Venu pour discuter à nouveau avec elle ?
Nous ne le saurons jamais…
La photo est une caisse de résonance,
Un miroir
Où chacun projette des bribes de son histoire…

Histoire croisée...

(Merci Philippe, tes photos sont toujours aussi belles !... )

Elle vivait sur le toit d’une maison prénommée Libellule, elle allait mais revenait toujours… Et puis un matin, elle fut tentée de prendre le large, d’aller voir ailleurs, elle avait des ailes, elle souhaitait s’en servir pour ouvrir son horizon…Elle partit, se laissant porter par le vent marin…
Elle s’arrêta dès que le sable se fit visible…
Elle n’avait pas volé longtemps et se retrouva entourée de ses semblables…

Elle se sentit rassurée, en terrain de connaissance…

Elle était à l’affût de tout ce qu’elle n’avait encore jamais vu…
Et soudain…

Elle vit comme un arbre curieux,
Avec un tronc massif,
Des branches reliées par des fils,
Et plein d’oiseaux bizarres posés dessus…

En se rapprochant,
Elle les voyait mieux…
Dépourvus d’ailes…
Ils semblaient très affairés…

Certains même en méchante posture…
Elle ne cessait de s’interroger…
Mais ne pouvait s’empêcher
D’observer leurs gestes qui semblaient se compléter…

Voyant leur arbre arrimé,
Attaché, en attente,
Elle se dit qu’ils étaient les plumes
De cet oiseau géant…
Que tout ce petit monde se préparait
A larguer les amarres
Et s’envoler…

Les dés sont jetés...

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Dans l’eau…
Pour ralentir la chute…
L’instant fatal...
Se déjouer de l’attraction terrestre…
Sur quelle face vont-ils se poser… ?
Ils tournent, virevoltent…
Leur puissance, ils la tiennent de l’indécision…
Ultime recours de l’incapable choix.
Ils sont complices de la pièce,
La Comédie Humaine…
Du pile ou face…
Ils tranchent
A tout hasard…
Mais celui ou celle qui les jette,
Va-t-il ou t-elle…
Choisir de suivre leur verdict ?...
Encore un embarras…
Retour à la case départ…
Dés tours…

La tête dans les nuages...

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Allongée dans un pré
Légèrement pentu…
Regarder le ciel,
Non comme une surface…
Mais dans toute sa diversité,
Sa profondeur,
Son immensité…
Et se laisser partir,
Penser autrement,
Relativiser…
Se sentir un rien
Faisant partie du Tout…
Respirer, percevoir…
Quel bonheur simple
Et bon…

Elle...

De noir et blanc esquissée…
Des yeux qui ne se voient pas…
Mais se devinent,
Perceptibles…
Elle voit…
Sous le chapeau ombrElle rouge…
Sa bouche fait écho…
Entre ce qu’elle dit…
Et ce qu’elle pense…
Harmonie… Cohérence…
Elle parle à mots couverts,
Elle savoure à lèvres fermées…
Ses oreilles drapées,
De noir et blanc alternés…
Elle écoute…
Et entend…
Elle est « traits » présente…

Un coin de paradis...

Marrakech...
Un jardin d’Éden...

La chaleur,

Une végétation généreuse...

Le clapotis de la fontaine,

Un sentiment de sérénité...

(Merci Marie, très belles tes photos Tac...)

Ne pas tomber dans le panneau...

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One way…
Sens unique,
Direction imposée…
Et si, armée d’un tournevis,
D’un pied de biche…
Et de l’œil qui va avec…
D’une main de velours
On décollait le panneau,
On le prenait sur le dos,
Pour lui dire la direction
Que l’on veut vraiment suivre…

Juste des images...

Et un mot...
Un nom...

Carcassonne...

Libellulesssssssss...........

Elle cherche,
Se penche sur ses soucis,
Trifouille,
Retourne les problèmes dans tous les sens
Dans tous les « sens »,
Elle déploie ses antennes,
Tente de comprendre,
Cherche la solution…

(Merci à Philippe pour ses deux très belles photos) Et puis, elle se dit…
Déploie tes ailes,
Mets toi en ordre de marche,
Mieux encore…
Tu peux voler,
Tu le sais,
Redeviens aéroplane,
Envole toi,
Prends de la hauteur,
Ecoutez bien…
Vous l’entendrez décoller…

Fatiguée...

Besoin de fermer les yeux,
Les oreilles,
M’isoler…
Trop de sollicitations.
Sensation d’être un vase,
Où se déversent les soucis des autres,
Trop plein…
Fermer les yeux,
Ecouter de la musique,
M’aérer l’esprit…
M’accorder un peu d’attention…
Empathie personnelle…

En noir et blanc...

(Merci à Clément pour cette très belle photo)Le cœur central,
Sombre parfois,
Avec plein d’ouvertures,
De palpitations, de battements,
De lumières qui pointent,
Qui s’orientent différemment,
Qui transcendent…
Il y a tant de possibles,
Que l’impossible est trop singulier…

Se pencher sur le temps...

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Non pour se lamenter,
Pour ressasser le passé,
Pleurer des moments perdus.
Pour regretter,
Pour dire que tout est passé trop vite…
J’ai envie d’avoir conscience de tout ça,
Pour justement profiter de chaque instant,
Arrêter de perdre mon temps…
De me laisser phagocyter,
De subir cette sensation que le temps m’échappe,
Comme des grains de sable entre mes doigts…
Le temps est,
J’ai le temps aussi…
A condition de le prendre…
Et de le goûter aViedement…

Décor et des âmes...

On dirait un décor de cinéma…
Ce ciel à la Magritte…
Qui chapote le tout…
Et là dans cette rue,
Des passants qui passent,
Se croisent,
Savent où ils vont…
Avec chacun leur vie, leur histoire…
Ils partagent pour un court instant,
Le même monde…
Ont-ils conscience de cela ?
Au retour de voyage,
Je me surprends souvent à penser
A des lieux bien précis où je suis allée
Je réalise qu’ils continuent de vivre
Même si je ne suis plus là…
Mondes parallèles…
Le fameux « Ici et maintenant »…

Cimes...

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Géologie de l’âme,
Chercher toujours le pourquoi du comment,
Dans ces strates de la vie
Qui nous constituent…
Est-ce bien nécessaire ?
La cime, ce qui affleure le plus haut,
Là où nous sommes
Au présent,
En est la résultante…
Il est sans doute plus sage,
De profiter du grand air,
De la hauteur prise…
Sentir le vent sur la peau
A l’instant où il souffle…

FLux et refLux...

Comme ce paysage d’Irlande…
Transformé par une marée basse…
La mer se fait rivière,
La côte n’en est plus une…
Le paysage n’en est pas moins beau,
Il est différent, modifié, autre…
Un peu comme ces jours
Où l’humeur est plus sombre,
Où je me voile, où je prends de la distance,
Je perçois tout différemment,
Comme si les projecteurs avaient baissé en puissance…
Dans ces moments là,
Je dois sembler plus lointaine…
Moins abordable…
Les limites sont repoussées,
Plus loin…
Je m’isole et me rend isolée…
Le temps de souffler,
Le temps de raviver le besoin de contacts,
Je ne suis pas pour autant lunatique…
Aquatique peut-être…
L’eau finit toujours par remonter…

Dehors, dedans..

Cette photo c’est un cadeau intentionnel, attentionné… Merci…
Cette fenêtre c’est moi avant…
Reflétant ce que le dehors voulait voir de moi…
M’adaptant pour que l’On m’aime…
J’étais petite…
Adaptable, miroitante, presque caméléon…
Faisant partie du décor,
Quelques fleurs sur la margelle,
Le sens de l’accueil…
Puis, ensuite, les volets se sont fermés…
Pour mieux m’intérioriser,
Apprendre,
Même si cela peut sembler curieux,
A me connaître…
Savoir ce que je suis, ce que je veux…
Aujourd’hui, et depuis quelques années déjà,
Les volets et la fenêtre sont ouverts…
Je me « sais »…
Je ne m’impose pas,
Je me protège si nécessaire,
Je me vis…

Ô sur joue...

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On ne s’émerveille pas suffisamment,
A mon sens,
De ce miracle de la nature…
Je suis capable, comme chacun de nous,
De donner de l’eau émotive…
Je pleure…
Ce terme est teinté de tristesse,
Implicitement…
Alors que je pleure souvent de rire aussi…
Ce qui m’étonne dans ce phénomène spontané,
(Hors bien sûr les manifestations physiques
Liées à des fumées, des éternuements, etc.),
C’est que c’est une manifestation manifeste (et oui j’Ôse)
Du ressenti…
Laisser perler cette eau salée,
Qui roule sur nos joues,
Les goûter du bout de la langue,
Quand elles s’égarent dans leur chute…
C’est savourer du sentiment…
Qui ne s’est pas retrouvé,
Après un chagrin, le cœur gros,
Ou un fou rire prolongé,
Après avoir pleuré à chaudes larmes,
Avec une fatigue d’enfant,
Un retour aux sources de l’âme…

Verres à citer...

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Reflets et projections…
Eclairages différents,
Ocre et argent…
Les formes modifiées,
L’en verres du décor…
Facettes multiples,
Silhouettes improbables,
L’angle de visée influence le point de vue…
Mais aux pieds toujours
L’ombre reste accrochée…

Butiner...

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Se placer au cœur,
Attirée par le centre,
Par le pollen, le suc…
Butiner,
Sans le côté éparpillé
Qui « entache » ce mot…
Se rapprocher pour mieux percevoir,
Aller à l’essentiel,
Voir, sentir, goûter, entendre…
Butiner assidûment…
Avec ferveur…
Et savourer le miel de ses découvertes…

Rouge passion...

Tout le reste semble fade,
Les couleurs sont toujours là,
Mais le regard les ignore…
Le rouge éclaire tout…
Passion…
Sentimentale, instrumentale…
Peu importe…
Elle centre l’intérêt…
Donne des forces,
Fait franchir des montagnes…
Je l’aime un peu,
Beaucoup…
Passion aimant…

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Petite musique qui nuit...

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Ils avaient joué si fort,
Trop fort,
Ensemble…
Ou plutôt chacun leur partition…
Ils n’avaient pas trouvé l’harmonie…
Les couacs se succédaient…
Ils martelaient leurs ressentis respectifs…
Qui sonnaient faux pour l’autre…
Ils n’arrivaient pas à composer,
Sinon des solos…
D’anicroche en anicroche,
Le rêve s’était brisé,
Même le piano en avait été touché…
Irrémédiablement…

Verre olive...

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Avant l’immersion…
Etait-il à moitié plein ?...
Ou à moitié vide ?...
Peut-être cette question a-t-elle servi de détonateur…
Chacun assénant à l’autre ses arguments
Le ton est monté,
La coupe était pleine…
Elle a fini par déborder…
Une tempête dans un verre d’eau…

La maison aux volets bleus...

Il est des lieux comme celui-ci…
Où, en passant par hasard, mon regard se fixe,
L’objectif éternise…
Parce que je me dis que je vivrais bien ici,
Je sens que j’aimerais lire sur cette terrasse discrète,
J’aurais plaisir à ouvrir ces volets bleus le matin,
Les yeux encore ensommeillés,
Découvrir encore et encore cet endroit…
Un peu comme quatre yeux qui se croisent,
Et se reconnaissent,
Un instant qui se fige et persiste,
Même si chacun continue sa route…
L’intuition des correspondances…
Un détail cependant…
Je repeindrais la boîte aux lettres…

Accorder ses violons...

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Rester cohérente avec soi-même,
Ne pas se brader,
Ne pas se trahir…
Etre et croire en ce que l’on est,
Quelles que soient les circonstances,
Tant que faire se peut…
Difficile parfois de ne pas se laisser influencer,
Par des arguments bien préparés pour convaincre…
Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis…
Mais tous les moutons qui se noient ne sont pas à Panurge…
Se faire confiance,
Sans être pour autant borné, obtus…
Trouver sa juste note…
Accorder ses violons…

Le Grand Poucet...

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Il n’a pas semé de miettes,
Sachant que les oiseaux les mangeraient,
Et qu’il pourrait se perdre.
Les petits cailloux lui semblaient fragiles aussi…
Il a posé à chaque pas,
Des pierres,
Il les a ancrées dans le sol,
Son chemin n’a pas été rectiligne,
Il a parfois hésité,
Pris un peu la tangente…
Marchant paisiblement,
Ou parfois claudiquant,
Jouant à cloche-pied…
Il trace sa route à lui,
Et veut en garder mémoire…
Pouvoir se retourner,
Pour se dire…
Voilà d’où je viens,
Voilà où je suis,
Et je sais où je veux aller…

Cyclopéenne...

(Photo libre de droit : http://www.stockvault.net)

Miroir, Ô mon beau miroir…
Elle n’est pas dans cette interrogation…
La pomme empoisonnée est dans ses pensées…
Ce n’est pas son image au miroir qu’elle cherche…
Son œil regarde dehors,
Comment est-elle perçue ?...
Comment la voit-On ?...
Elle traque un mur de résonance…
Qui la renverrait dedans…
Elle se « squashe »
Moitié voyante,
Moitié extrêmement lucide…
Cyclopéenne de l’intérieur…

Un banc...

(Merci beaucoup à François... ) Il est là en pleine nature,
Presque adossé à un arbre…
L’herbe un peu jaunie,
Son bois patiné par le vent et la pluie…
Il tend les bras…
Il a dû en accueillir des passants…
De l’esseulé qui voulait s’arrêter,
Qui s’est posé…
Qui a pris le loisir d’ouvrir un livre et de s’y plonger…
De celui ou celle,
Qui chaviré(e) par la vue
S’est appuyé(e) à son dossier,
Allongeant les jambes,
S’ouvrant à la plénitude de l’instant…
Du couple qui s’est enlacé,
Les « fameux » amoureux du banc public…

Encore une porte (oui, je sais)...

Symbolique…
Oui elle est fermée…
Mais ne demande qu’à s’ouvrir…
Combien de gens sont passés et repassés par là… ?
J’ai toujours eu le « rêve » que les objets prennent la parole…
Racontent ce qu’ils ont vu…
Depuis 1683…
Que d’histoires…
Que d’empreintes laissées…
Elle porte aussi ceux qui l’ont passée…

Le monde est petit...

Petit Homme,
Un air de gavroche,
La casquette vissée sur la tête,
L’air volontaire,
Petit Homme…
Son monde lui semble immense,
Même s’il se résume à là où il peut aller…
J’ai pris conscience après l’enfance,
En scrutant allongée dans l’herbe un ciel étoilé,
En voyageant et en regardant vivre chacun dans « son monde »,
Qu’à tout instant, des vies se déroulent en simultané.
Le monde est petit et si grand…
L’ubiquité nous manque…

Comble...

Faire un nœud à son mouchoir,
Pour ne pas oublier,
Puis perdre le mouchoir.
Soudain se souvenir de lui…
Et passer son temps à le chercher…
En ne se rappelant…
Ni où on l’a mis,
Ni qu’il devait nous rappeler…
Ce que l’on a oublié…

Rien ne vaut les mouchoirs en papier...