mercredi 30 avril 2008

Poser la plume...


Pour quelques jours,
S’absenter pour mieux revenir.
Je pars vers d’autres paysages, d’autres horizons,
Goûter la nouveauté, m’étonner de découvertes,
Me surprendre encore de petits bonheurs.
Me nourrir d’émotions d'ailleurs, de partages, me ressourcer.

J’emmène mes trois yeux, sourire...
Je vais lever la paupière pour saisir des instantanés.
Je vous ramène à mon retour,
J’espère,
Des images et des mots.
A bientôt…

lundi 28 avril 2008

Rembobiner...

Parfois c’est nécessaire, le besoin se fait sentir, revenir en arrière pour revivre des moments exceptionnels ou revisiter des lieux où l’on est passé et dont le souvenir est impérissable.
Ce phénomène m’a souvent taraudée au regard de lieux approchés dans mon tout jeune âge. Et là rentre en jeu, une histoire d’échelle… (syndrome de la grenouille sans doute… ).



J’avais en mémoire une statue entrevue lors de mon enfance qui m’avait impressionnée, j’avais la sensation d’avoir gardé tout d’elle, sa hauteur, la fine dentelle du coussin en pierre où reposait son pied, son port de tête majestueux qui en imposait à l’entrée de cette abbaye où elle trônait.

Je l’ai revue volontairement une vingtaine d’années après. Elle m’a déçue, elle m’a semblé petite, j’ai presque gâché, avec ce retour sur images, mon souvenir… Il est des chemins qu’il ne faut pas rebrousser.

Parfois aussi, il est des êtres, des relations, dont je pressens qu’importe le temps, ils seront toujours aussi précieux.

Les aléas de la vie ont fait que nos routes se sont parallélisées, distancées ou simplement ne se croisent plus.

Soudain, mise en présence, en présent, et là le miracle se reproduit, les regards parlants sont là, les gestes, les mots, les rires, la tendresse, la douceur, tout revit, ou plus justement tout vit à nouveau.

Qu’importe la suite, goûter l’intemporalité de ce lien qui m’unit à eux me donne une sensation de bien être et un semblant d’immortalité.

dimanche 27 avril 2008

Un peu CharloTte des temps modernes...

Cent paroles…
Film muet d’arrêts sur images…
Cent rires et cent « pleurer »
Cent fois mieux qu’ailleurs,
Cent voiles levés,
Cent pudeurs,
Cent sons de mes cordes…
Cent cibles,
Cent peurs et cent reproches,
Cent dessus dessous,
Cent mentir,
Je me « cent » bien ici
A partager mes « reCentis » avec vous…
Cent fois merci…

samedi 26 avril 2008

Dites le avec des fleurs...

Les mots me manquent ce soir…
Alors juste une image que j’aime…
Mais où est donc hortensia ?...

vendredi 25 avril 2008

iL et eLLe...

Antoine se retourne à l’instant même où Léa jaillit sur lui. Il la voit pleine d’élan vers lui, il ressent à quel point cet instant est fort, il sourit et ouvre ses bras.

Elle s’y réfugie, blottit sa tête dans son cou et s’accroche à son dos.

Les mots n’ont pas leur place, ils se disent, s’avouent mutuellement l’un à l’autre, en silence.

Comment ont-ils pu passer si près de la catastrophe… ? Comment ont-ils pu chacun s’enfermer dans leur logique implacable et insensible… ?

Il se gave de son parfum, s’emplit les poumons de son odeur, lui caresse la joue tendrement pour que leurs peaux se retrouvent, frissonnent ensemble.

Elle a le cœur qui bat à tout rompre, d’émotion plus que de sa course vers lui.

Ils savent qu’ils sont attachés l’un à l’autre, ce lien rouge qui les lie.

Rien d’une contrainte, pas de double nœud, ils ont choisi l’un et l’autre, ils savent qu’ils ne font pas qu’un, ils nouent leurs brins d’indépendance en boucle…

jeudi 24 avril 2008

iL ou face ?...

Il fuit, fuit cette situation de confusion dans laquelle ils se sont mis ensemble. Il ne veut plus entendre ses reproches, il ne veut plus répondre sans penser, se défouler, il sait que s’il ne part pas, ils iront trop loin.

Il a peur de la perdre, peur de perdre ce « nous » qu’il avait cru vivre. Il provoque l’électrochoc, ça passe ou ça casse.

Il vient de se détourner d’elle, rompant le duel… Pour tous les jeux, amoureux ou cruels, il faut être au moins deux. Au moins d’eux, pense-t-il, il aurait préféré une autre issue.

Il avance vite, porté par sa colère, par sa révolte contre ce gâchis, orchestré de main de maître, à quatre mains même.

Ces quatre mains, qui peu de temps avant, n’avaient de cesse de se toucher, de traduire mutuellement des attentions, d’impulser et partager des désirs à la fois profonds et épidermiques.

C’est fou comme le temps est relatif, en quelques secondes, il revit tout, leur rencontre improbable, cette proximité étonnante par sa fulgurance, ces moments partagés avec tant de naturel et cependant si puissants.

Il sait qu’il n’acceptera pas de brader son lien avec elle, de s’abaisser à tout et n’importe quoi.

Oui, il a peur, mais il avance, porté par la conviction qu’il doit respecter son envie de fuir, son envie qui dit simplement stop, le conflit ne m’apporte rien, il me déforme et m’anéantit.

Il ne peut s’empêcher de se demander ce qu’elle ressent. S’il se retournait, il pourrait sans doute lire sur son visage son ressenti, il verrait à quel point elle est désemparée, à quel point, comme lui, elle ne comprend plus rien…

Mais non, il ne fera pas volte-face. Il se retient, bien sûr, il ne doit pas se retourner…

A cet instant, un cri « Antoine »… et le bruit des pas de Léa qui court vers lui…

mercredi 23 avril 2008

Se retournera-t-iL ?...

Ils avaient rendez-vous comme souvent pour se retrouver… Elle aimait la vie qu’ils se faisaient, peu à peu, tous les deux sans en avoir l’air…
Depuis qu’elle l’avait croisé à cette soirée imprévue. Il y avait trois mois, déjà trois mois… Sa meilleure amie, Sylvie, l’avait presque suppliée ; «Viens dîner à la maison mercredi soir, il y aura des gens très sympas, et puis qui sait… Au moins tu sortiras de cet enfermement à la fois volontaire et subi ». Elle n’avait pas répondu, elle avait temporisé. « Je te rappelle, je te confirme promis ».

Elle n’avait pas envie de sortir de son isolement, elle s’y confinait, elle dégustait sa solitude, heure après heure, jour après jour, elle se complaisait dans son malheur… Elle se faisait sa fatalité, clé en main…

Un coup de blues un peu plus fort que les autres, elle avait fini par rappeler Sylvie pour confirmer sa présence.

Ce soir là, avant de partir, elle s’était regardée dans le miroir et avait mis beaucoup de soin à gommer les effets de ses soirées « canapé », de ses nuits blanches d’insomnie. Elle se voulait présentable…

Arrivée au bas de l’immeuble, elle fut tentée de repartir. Machinalement son doigt s’était déjà posé sur l’interphone et la voix pétillante de Sylvie se fit entendre « Oui… ». Elle dit bêtement « C’est moi ». Mais sa voix éraillée était facilement identifiable, elle entendit répondre « Tu es venue, super » et s’engouffra dans l’allée.

Surtout ne pas penser, ne pas s’angoisser. Au sortir de l’ascenseur, Sylvie la cueillit sur le palier. « Allez viens, il y a déjà un peu de monde, j’ai douté jusqu’au dernier moment, je suis heureuse que tu sois là ».

Elle n’aimait pas arriver après les autres, les présentations et le lot d’amabilités convenues la dérangeaient. Balayant rapidement du regard les convives déjà présents, elle fut rassurée, elle les connaissait tous, croisés de ci de là au fil de soirées passés. Elle les salua un à un, puis se mêla peu à peu à la conversation.

Elle se dit qu’elle s’éclipserait discrètement en cours de soirée, qu’elle serait bien mieux en pyjama devant son plateau télé.

Elle se questionnait, que de contradictions en elle ! Après avoir appréhendé de se retrouver entourée d’inconnus, elle se morfondait maintenant au milieu de ces visages presque familiers.
La sonnette retentit… « Enfin, le retardataire… » dit Sylvie en allant ouvrir.

« Je te présente Antoine, un ami de longue date qui était parti depuis deux ans en Irlande, Antoine, Léa, ma meilleure amie ».

Elle l’avait vu arriver dans la pièce, beaucoup d’allure, relativement grand, mais surtout beaucoup d’allure, et là elle croisa son regard, elle y resta accroché, se forçant à détourner les yeux pour s’en détacher. Elle y revint, ils se sourirent, comme une étreinte brève, mais intense. Ils se saluèrent, puis Sylvie l’entraîna vers les autres invités.

Après tout alla très vite, elle se sentait extrêmement troublée, elle était déjà séduite.

Elle ne savait plus comment le sourire étreinte s’était transformé en attirance mutuelle, mais elle la goûtait. Ils se revirent rapidement et leur histoire commença à s’écrire.

Elle aimait tout de lui, ses yeux bien sûr, sa bouche, sa voix, ses mots, son rire, son corps, ses caresses.

Elle aimait la vie qu’ils se faisaient peu à peu…

Et là, à l’instant, pour un rien, ils s'étaient déchirés, assénés des reproches…

Il vient de tourner les talons, elle le regarde partir…

Se retournera-t-il ? Elle l’espère…

Elle porte le masque de la colère, du reproche… Elle durcit son expression, ne rien lui montrer, ne pas avouer…

En elle, son besoin de lui, son envie de lui dire à quel point elle le veut là, encore là…, à quel point cette dispute est nulle, sans fondement…

Elle retrouve ses contradictions qui l’enferment, l’étouffent…

Se retournera-t-il ?

Elle crie son prénom et se met à courir…

mardi 22 avril 2008

Ramener sa fraise...

Juste pour se dire,
Dire non, stop,
Plus ou moins,
Mais se dire.
Mode de communication,
A utiliser pour affirmer ses convictions.
Uniquement,
Avec modération,
Pas toujours,
Pas à tout bout de champ,
Sans raison…
Sinon ça tourne vite à la déconfiture…

lundi 21 avril 2008

Un regard...

Un seul œil…
Et pourtant… !
Tout se lit, tout est dit…
Miroir de l’âme ?...
Oui, je le crois.
Surtout quand le regard est de face,
Qu’il ne fuit pas,
Ne se rabaisse pas…
N’avez-vous jamais perçu cette étincelle,
Ce frissonnement…
Quand les yeux dans les yeux,
Quelque chose d’indicible passe… ?

dimanche 20 avril 2008

Pas girouette...

Qui tourne et change d’orientation,
Au moindre vent,
A la moindre bise…
J’avoue pourtant une belle tendresse,
Pour ces objets,
Les girouettes,
Souvent très belles…
Qui nous montrent d’où vient le vent…
Les êtres humains de la même famille,
Agissent différemment,
Ils ne montrent pas,
Ils profitent et se transforment.
Je me sens plus éolienne,
Goûtant à l’air,
M’en nourrissant,
Un peu du Nord,
Un peu du Sud,
Un peu de l’Est,
Souvent à l’Ouest,
(j'aime la Bretagne)
Je m’énergise….

samedi 19 avril 2008

En brassée de sable...

Quelle puissance !
La nature embrasse du sable, de l’air, de la lumière…
Je vois…
(Je ne lis pas encore dans le marc de café…),
Une bouche avide de l’autre,
Une envie, un désir,
Des courbes qui se répondent,
Une sensualité spontanée,
Une faim,
Une appétence…
Il se coule en elle, se fond,
Ferme les yeux pour mieux sentir,
Elle se « dune » à lui…

vendredi 18 avril 2008

J'étais à deux doigts de m'agacer...

Une journée comme cela arrive parfois,
Je ne sais…
Comme pour la poule et l’œuf,
Qui a commencé…
Sont-ce (joli non ?) les agissements des autres
Qui ont affûté ma sensibilité,
Ou bien elle qui est irritée et ne supporte pas grand-chose ?...
Toujours est-il qu’aujourd’hui,
Je me suis demandé à plusieurs reprises,
Pourquoi les gens se compliquaient la vie,
Et celle des autres aussi, par la même occasion,
Pour de petits riens qu’ils changeaient en tout insupportable.
La maturité et le recul manquent souvent.
Jeux de rôles, victimes et bourreaux se répondent allègrement,
Et cherchent à entraîner dans leurs conflits les spectateurs ébahis.
Mon énergie, je la garde pour du positif, du beau, du vrai…
J’étais vraiment à deux doigts de m’agacer,
Mais je suis restée de marbre…

jeudi 17 avril 2008

Guinness River...

Encore un retour sur ce beau pays…
Une rivière au milieu de nulle part,
Discrète, presque cachée, blottie.
Le bruit de ses remous vous amène à elle,
Bordée de végétation luxuriante.
Elle bouillonne dans son lit,
Elle a pris la couleur de sa terre natale,
Elle mousse, glisse,
Rivière irlandaise,
Sous la pression de la puissance de ses flots,
Une ballade sur ses rives me va si bien
J’Eire...

mercredi 16 avril 2008

Laisser filer...

Laisser filer pour voir jusqu’où ça va aller.
Juste observer.
Parfois ça simplifie la vie,
De ne pas en rajouter…
On sent venir l’accroc,
On sait que tout va s’enchaîner,
Un rien va devenir d’une importance extrême…
Va prendre des proportions « disproportionnées ».
Alors, quand c’est possible,
Je me pose en spectatrice,
Je ne rentre pas dans le jeu,
Et faute de joueur, la partie s’arrête.
La sensation du bas qui file sur la jambe
Est aussi agréable
Que celle éprouvée
Quand j’ai réussi à ne pas rentrer dans la mêlée…

mardi 15 avril 2008

Pigeon vole...

Jeux d’enfants déjà…
Les doigts…
Extrémités toutes personnelles…
Qui portent nos empreintes,
Signature unique et discernable,
Nous et uniquement nous.
Nos doigts que nous croisons,
Pour nous porter chance.
Notre doigt,
Que nous levons,
Pour désigner ou accuser…
Mes doigts qui « disent » ma pensée,
Mes doigts qui me font manger,
Tourner les pages d’un livre,
Qui me permettent de porter à ma bouche des goûts.
Mes doigts qui touchent, caressent,
Perçoivent l’autre, les autres.
Magie de la création humaine,
Zones de perméabilité,
Surface de contact, de partage, de don,
On leur doit beaucoup…

lundi 14 avril 2008

Rendez-vous imprévu...

Elle était assise,
Elle attendait, elle ne savait pas quoi…
Peut-être juste que les heures s’écoulent…
Elle passait le temps.
Et soudain,
Au fil des passants qui passaient,
Une silhouette, un regard,
Une démarche qui freine son rythme,
Il la dévisage,
Spontanément…
Elle est belle,
D’une beauté pure, sobre, vraie.
Et là, elle ressent l’attention posée sur elle,
Lève la tête,
Et lui assène une expression fière,
Presque arrogante,
Bouche close,
Yeux interrogatifs…
Elle se reBelle encore plus…

dimanche 13 avril 2008

Ce matin...

Je cuisinais…
J’ai trouvé ça assez beau,
Mélange de couleurs, de saveurs,
En ébullition…
Qui vont faire un plat plein de reliefs,
Un peu comme nous tous.
De nombreux ingrédients,
Murs à point, à cueillir, à savourer,
De multiples ajouts,
Du sel saupoudré au fil des jours,
Pimentés parfois…
Qui vont se mélanger, s’additionner, se conjuguer.
La tonalité de l’un fait résonner l’autre,
Le contraste renforce le ton.
Je me sens constituée de tant de « choses » contradictoires,
Qui se révèlent mutuellement,
Ceux qui m'ont faite d'abord,
Tout ce que j'ai pu vivre ensuite,
Qui m'a façonnée aussi,
Tout ce que je choisis et que je rajoute à l'acquis...
Sans prétention, je finis par croire,
J'en suis sure même,
Que je peux avoir bon goût….

samedi 12 avril 2008

La petite...

Si reine…
Et pourtant,
Si triste.
Elle se voulait autrement,
Elle avait un vœu à formuler…
Elle l’a fait,
« Je veux être femme,
Je ne veux plus me perdre dans des mers australes,
Je veux fouler la terre ferme de mes pas ».
Elle a renoncé à son chant envoûtant,
Elle a renoncé à elle-même…
A ce qu’elle était vraiment…
Elle s’est reniée…
Elle écoute, nostalgique, le bruit de l’eau…
Et maintenant,
Elle se noie dans ses propres larmes…

Huit heures dit sept...

Le réveil difficile…
Contrariant parfois, rebelle...
Les pieds baignés
Par le prisme des jours passés,
« Enflaconnés »
Qui se reflètent encore…
Les aiguilles tournent,
La plus grande entraînant la petite,
Engrenages actifs…
La roue tourne,
Le temps…
Et ses graines…
Qui portent leurs fruits…
Je déguste la couleur de chaque jour,
Sur la palette de ma vie…

jeudi 10 avril 2008

L'Ange...

Asexué, dit-on…
Il est gardien dit-on…
Mais l’ange…
Qu’en dit-il ?
Lui ?...
Sourire…

mercredi 9 avril 2008

Mots feutrés...

Poser sur la feuille d’une lettre d’amour,
Tous les mots retenus,
Oser dire le manque,
Tout ce qui n’a jamais été dit,
L’écrire pour le rendre réel.
Passer de la pensée,
En huit clos, au partage.
Passer du non dit à l’affirmation,
« Oui, tu me manques,
Oui, je n’ai jamais rien ressenti de pareil,
Oui, je ne parviens pas à t’oublier,
Oui, je ressens à quel point nous partageons l’unique. »
Se relire,
Les mots sont posés, visibles à l’envie…
Continuer l’aveu…
« Je persiste et signe…
De mon écriture reconnaissable entre toutes,
Je ne t’oublierai jamais…
Quel que soit nos routes respectives,
Tu es part de moi,
Sans possession,
Juste évidence… ».
Et puis, dilemme…
Déchirer la page… pour la tourner
Ou poster la lettre pour qu’elle soit lue... ?
Mystère…
Mots feutrés….

mardi 8 avril 2008

Ancré dans la peau...

La peau,
Protection et limite,
« Contenante » et perméable,
Si exclusivement personnelle…
« A fleur de peau,
L’avoir dans la peau,
Donner sa peau… »
Les expressions ne manquent pas
Pour nous signifier à quel point notre peau est notre enveloppe,
Notre surface de contact avec le « dehors »,
Les Autres…
J’ai, dans ma peau, ancré
Tant de moments,
Difficiles ou sublimes,
Comme si elle sédimentait ma vie,
Frissonnante d’angoisse ou de plaisir.
A l’évocation des souvenirs,
Elle réagit,
Mémoire physique et tangible.
Serais-je épidermiquement hypersensible ?...

lundi 7 avril 2008

Chair...

Elle s’est absentée…
Et pourtant, elle est si présente.
Elle n’est pas visible,
Mais perceptible…
Suggérée…
A-t-elle renoncé à aller au théâtre ?
A-t-elle été séduite juste avant… ?
Elle a laissé là tout ce qui faisait son apparence,
Tout ce qui l’isolait…
Ce parapluie qui l’abritait des intempéries,
Ses gants, peau sur peau, pour perdre le contact,
Ce chapeau sous lequel elle se cachait un peu,
Ce foulard dont elle voilait son cou,
Ses jumelles qui la rapprochaient, en restant loin, du devant de la scène.
Pour jouer son propre rôle,
Elle n’a gardé que son costume de chair…

dimanche 6 avril 2008

Le mobile...

Suspendue…
Comme un avion, mais pas sans « Elle »,
Bien au contraire.
Le moteur vrombissant…
Mais suspendue,
Dans le temps et dans son vol…
Elle va battre des pieds et des jambes,
Faire des ciseaux,
Couper ce fil…
Et s’élancer sans piste,
Vers ailleurs…
Supprimant par là même,
Le mobile du meurtre de sa vie…

samedi 5 avril 2008

S'enflammer...

Une chance sur quatre, bien plus en fait.
Et pourquoi celle là ?...
Se consumer ne se commande pas,
C’est justement là toute la rareté…
L’exceptionnel…
L’étincelle…
J’en souffre parfois,
Mais elle m’éclaire…
Me réverbère,
M’illumine…

Belle masquée...

Ne laissant voir que ses yeux,
Qui disent tout…
Le visage figé, sans expression,
Une bouche et un regard la résumant.
Qui peut-elle être ?...
Elle semble implorante…
Elle semble seulement…
Est-elle à genoux ?...
Vestale adorante…
Ou debout ?
Imposante déesse…
Libre ou soumise ?...
Sous son masque d’or,
Elle est en éveil de ses propres sens…

jeudi 3 avril 2008

En Attendant... de grandir...

Les arbres,
J’adorais les dessiner quand j’étais petite,
Je partais d’un trait de mon sol imaginaire,
Et je faisais une branche,
Puis je repartais du sol,
Pour faire des rameaux sur cette branche,
Puis, encore, je repartais du sol,
Pour faire une autre branche,
Et de branche en branche,
De rameaux en rameaux,
Le tronc de mon arbre prenait naissance…
Je me construisais peut être,
Je prenais corps,
En me confirmant visuellement que,
Sans aucun doute,
Chaque pas, chaque désir,
Chaque jour,
Me donnait de la sève,
Une sorte de puissance,
Qui m’enracinait,
Et me permettrait peu à peu,
A mon heure,
De toucher mon ciel…

mercredi 2 avril 2008

Cap au large...

On the road again and again…
Sourire, cap au large…
Je la trouve belle cette carlingue,
Usée en apparence, mais une pêche d’enfer…
Le goût du voyage au bout des phares,
Elle clignote d’avance.
Elle a gardé toute ses aventures gravées en elle,
Elle les porte fièrement, les brandit,
Elle est somme de tout ce qu’elle a traversé,
Qui l’ont rendu belle, à mon goût.
Pas une beauté de salon de l’automobile,
Burinée pas trafiquée,
Pas customisée…
J’aimerais m’asseoir en elle,
Et même si je dois faire,
Vroum vroum de ma bouche,
Je me sentirai voyager…
Magie des objets qui ont une âme…

mardi 1 avril 2008

Si t'as d'Elle...

J’ai été très étonnée en Irlande,
Par ces barrières improbables,
Qui tiennent on ne sait comment,
Depuis des années et des années.
Construction équilibriste,
Sans « si ment »,
Laissant passer l’air,
Et cependant toujours debout.
Jouant leur rôles de limites dissuasives.
L’important n’est-il pas d’être moi même persuadée,
Pour que rien ne vienne me détourner,
De ce que je sais que je suis… ?