dimanche 14 octobre 2012

Hotel room (Edward Hopper)

Rendez-vous était pris, depuis des années... En fait, devrais-je dire, ils s'étaient promis de ne jamais se perdre.

Depuis leur première rencontre, ils avaient su qu'ils s'attendaient. Il y avait eu le temps de la découverte, de l'approche. Des regards échangés, chargés de sens, de tous les sens. Les premiers mots, sur la pointe des pieds, les rapprochant l'un de l'autre. Une révélation qui n'en était pas une, ils s'étaient semble-t-il toujours connus, il ne leur restait plus qu'à se reconnaître.

Ils avaient chacun leur vie, dans la ville où ils résidaient. Des circonstances "exténuantes" les avaient vite géographiquement éparpillés. L'éloignement n'avait pas rompu le charme. Ils trouvaient toujours un endroit où ils se retrouvaient. Ces moments là étaient inoubliables, ils découvraient ensemble de nouvelles villes, de nouveaux lieux, tels des explorateurs d'un nouveau monde qu'ils auraient voulu à eux.

Ils s'étaient dit mutuellement que, sans savoir pourquoi, ils étaient persuadés que la vie ne les séparerait pas, jamais. Même si leur mode de relation n'était pas classique, même si les mois passaient, même si...

Et puis, ce matin, elle était partie de chez elle, peu importe où, pour une fois de plus le retrouver. Elle avait mis dans ses bagages les robes qu'elle avait choisies en pensant à lui, elle avait coiffé ce chapeau qu'il aimait tant, ce chapeau qui, disait-il, "lui auréolait le visage", ce chapeau qu'il voulait lui retirer lui même après avoir refermé la porte de la chambre de l'hôtel...

Elle avait rêvé durant tout son voyage en train du moment où il frapperait à la porte de sa chambre, de l'instant où elle lui ouvrirait et le découvrirait à nouveau, croisant son regard auquel elle ne pouvait pas résister. Elle avait rêvé encore plus.

Le train arrivait en gare, elle descendit fébrilement, se pressa pour ne pas être en retard, pour surtout qu'il ne croit pas qu'elle avait oublié ce rendez-vous pris depuis un an, comme un anniversaire dont rappeler la date serait un affront.

Elle se pressa, marcha rapidement jusqu'à l'hôtel, elle n'était finalement pas en retard. Elle s'arrêta devant l'entrée pour reprendre un peu ses esprits, ne voulant pas que son impatience soit trop palpable. Elle se présenta à l'accueil et demanda la clef de leur chambre, la numéro 25. Après un peu d'attente,  le réceptionniste la lui remit et lui dit : "vous avez un courrier à votre attention", elle se saisit de cette feuille pliée blanc cassé, dont la couleur contamina subitement ses joues.

Ses jambes tremblaient, un mauvais pressentiment l'assiégeait... Et si... Et s'il ne voulait plus venir, et si cette feuille était d'automne, flétrie, fanée, et si cette feuille une fois déployée allait rompre le charme.

Elle monta l'escalier, parcourut le couloir, telle un automate. Elle ne voulait pas penser, ce n'était pas pensable. Elle rentra dans la chambre et elle attendit. Elle L'attendait en fait. Elle avait posé cette feuille, refusant de confirmer ce qu'elle savait déjà. Au bout d'une heure, elle enleva son chapeau, comme en signe de respect d'un deuil qu'elle savait devoir assumer, elle se déshabilla, s'assit sur le lit, déplia la feuille pliée blanc cassé. Elle lut ce qu'elle craignait : "je ne viendrai pas ce soir, je ne viendrai plus, je t'aime pour toujours".








lundi 8 octobre 2012

Une envie de partager...


Une envie de partager...
Après, personne n'est obligé d'aimer...
Mais je me permets,
Je m'autorise,
Je me fais plaisir même à dire que j'ai beaucoup aimé ce film :
"This must be the place"...
Un film franco-irlando-italien
de Paolo Sorrentino
Sorti en 2011.
Je ne vous raconterai pas l'histoire,
A chacun de la vivre à sa manière...
Ce que je pense,
C'est que Sean Penn est émouvant,
Sa voix française est un peu pénible,
Je vous l'accorde,
Mais son jeu, ses regards, sont étonnants.
Ce film ne peut pas laisser indifférent...
Pour ne rien gâcher,
Le retour de David Byrne
Le chanteur des Talking Heads...