
Un homme marche, sans domicile fixe, il erre. Il vient d’arriver pensant trouver un semblant de vie, des regards, avec un peu de chance un sourire… Une âme qui vive… Et bien non, seul le bruit de ses chaussures lui parvient aux oreilles. Ce bruit raisonne, s’amplifie, le ramène à son isolement.
Que va-t-il pouvoir faire pour trouver, voir nouer, un semblant de relation humaine ? Il cherche un bar, un endroit où d’autres passants se seraient arrêtés, mais les bas d’immeubles ne sont que locaux eux aussi déshumanisés, clos, en travaux, «à louer ».
Le ciel est bleu, cependant, il éprouve un blues de temps couvert. A quoi bon continuer à chercher la vie qu’il ne parvient pas à croiser, même en un lieu où elle devrait exulter ? Même si la vie urbaine n’est parfois que superficielle, même si elle renvoie souvent à une solitude, d’autant plus forte au milieu de la foule, c’est encore plus déstabilisant de n’y trouver même pas l’ombre de l’indifférence.
Il choisit donc de s’évanouir, de disparaître, de reprendre sa route vers des chemins où l’herbe adoucira le bruit de ses pas, vers des bois où les oiseaux célèbreront le lever du jour, vers la vie « nature ».
Il quitte ce monde bétonné où personne ne l’aura même entrevu, d’où il peut disparaître comme un nuage qui s’évapore, sans bruit, même sans pluie, aucune larme ne perlera de son absence, aucune joue ne pouvant la porter.
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