O d'eau...

Un vieux village sur la colline,
Bordé d’oliviers,
Feuillage presque gris,
Pieds torturés,
Ils s’accrochent…
Une chaleur accablante,
Une sécheresse évidente,
Et, dans le creux de la route,
En contrebas,
Sous une végétation luxuriante,
Les cascades…
L’eau sort de partout,
S’invite, déborde, chante…
Dans cette taverne à ciel ouvert,
Une clairière de lumière,
Et ce rideau d’eau qui la rafraîchit…

Embarquement immédiat...

Encore et toujours…
Des couleurs,
Laissez vous porter par ce petit bateau,
Posé sur un lac intra muros,
Agios Nikolaos…
Et son bassin d’Artémis…
Déesse de la fertilité et de la fécondité,
Lac au milieu de la ville…
Qui la nourrit encore aujourd’hui…
Marie tu avais raison…
Bel endroit,
Plein de nuances,
De chaleur qui n’est pas que de saison,
Colline, lac, mer…
Ouzo, souvlaki, pastèque,
Des cadeaux, des sourires,
De la chaleur humaine (dirait Bashung),
C’est beau non ?...

Point de suspension...

Peinture bleue,
Plus bleue que le ciel,
Moins que la mer,
Le blanc qui modère,
Le vent qui tempère,
Douce harmonie.
Les volets sont rouverts,
Ou plutôt roue bleue
Tournant telle un moulin…
Me revoilou…

Fermeture estivale...

Je pars demain pour la Crète,
Chercher de belles images,
Je souhaite à vous qui lirez ces mots,
Un très bel été,
Plein d’émotions, de découvertes,
De paupières levées pour mieux voir,
De nouveaux horizons,
Je serai heureuse de vous retrouver,
J’en suis sure et certaine,
A bientôt…

Et pie quoi encore ?...

J’aime beaucoup cet oiseau,
Hormis son côté chapardeur…
Hormis son côté « j’ai toujours quelque chose à dire »
Elle est belle cette pie.
Gracieuse,
Noire et blanche,
Elancée, esthétique…
La pie qui chante,
En plus, elle chante !
Dingue non ?...
Elle fait penser à des bonbons,
Et pie voilà,
Si je ne savais pas que j’étais une mésange,
J’aurais voulu être une pie…
Mais malgré tout,
Je suis une mésange…

La fourmi qui avait des Elles...

Elle oeuvrait à droite à gauche, sans répit,
Toujours vaillante, disponible,
Elle s’affairait pour le bien commun…
Elle aimait ça,
Elle avait pris, toute petite, l’habitude…
De se rendre utile,
De presque justifier sa présence,
Elle aimait aussi recueillir le sourire,
Le regard chaleureux,
Que son attitude avait suscités.
Elle aimait les autres,
Elle savait le besoin qu’elle avait d’eux,
Elle n’avait pas su le besoin qu’ils avaient d’elle…
Alors, bien qu’occupée,
Elle avait pris le temps aussi,
De se laisser pousser des Elles,
Ainsi, elle goûtait
Aux ici
Aux ailleurs,
Une façon de s’aimer elle,
De prendre soin de ses rêves,
De se donner accès à des mondes parallAiles…

Plaisir des sens...

Pour la beauté de la couleur,
Intense, changeante, nuancée,
D’un pétale à l’autre…
Pour la douceur de la matière
Qui se perçoit sans contact,
Satin velouté…
Le toucher de l’œil…

Un bain d'herbe...

Ce soir, fatiguée,
Sensation de distribuer mon énergie,
Pour porter, soutenir, écouter,
Les Autres,
Sans aucun reproche de ce que je fais,
Je ressens une lassitude physique,
Pas forcément morale…
Et je regarde cette photo,
Elle me réveille…
Besoin d’un bain d’herbe,
D’y plonger la tête la première,
De m’y prélasser,
De sentir l’odeur,
De nager dans la verdure,
De m’y coucher sur le dos,
Mon corps « empreinte »,
Laissant ma trace,
De regarder le ciel les yeux grands ouverts.
Puis, de courir à grandes enjambées,
Vers cette petite maison,
Courir comme une petite fille qui joue,
Le visage éclairé par la joie d’être libre,
Me voilà détendue,
Je souris vraiment,
Juste après m’être accordée…
Une bouffée d’envies…

Fulgurance...

Quand j’ai vu cette photo la première fois,
J’ai eu envie d’un ciel bleu,
Finalement,
Il est très bien ce ciel gris…
Geyser qui surgit,
Symbole de la puissance intérieure,
Du bouillonnement…
De la force que nous avons tous,
Encroûtée dans nos habitudes…
Je la contacte quand je chante,
Dans ma voiture,
Avec Annie Lennox, par exemple…
Fort, à gorge déployée,
Avec plaisir, sans retenue,
Comme si une source méconnue
Pointait son nez…
Je la perçois dans ces moments là…
Et je me sens vivante, si vivante…

Lézarder...

Verdure et transparence…
Le poids juste, la feuille ne plie pas…
Il se hasarde le lézard,
Jusqu’où ?...
Il est posé, juste posé, justement posé,
Est-il réel ou ombre chinoise ?...
Il sort la tête comme pour prouver sa réalité…
Barre d’équilibre au bout de son dos,
Funambule naturel et spontané,
Ira-t-il au bout ?
Je ne pense pas…
Il a atteint la limite à ne pas dépasser,
Et sur son belvédère improvisé,
Il contemple sa victoire,
Il a su s’arrêter…
Pour pouvoir continuer…

Boudeuse...

Ou triste,
Les deux peut-être ou sans doute…
Est-elle triste de bouder ?...
Ou boude-t-elle parce qu’elle est triste ?
Elle regarde par delà son épaule,
Par delà elle-même,
Elle rabat les paupières,
Elle se couvre encore plus,
Plus que la frange longue,
Qui masquait déjà le regard.
Elle se clôt,
Attendant soit de se trouver,
Soit que l’on vienne la chercher,
Qui osera passer ses barrières ?
Personne peut-être,
Pas même elle peut-être…
Elle prend le risque…
Mais le sait-elle ?...

La grâce naturelle...

La grâce naturelle, spontanée,
On entend presque les claquettes,
Il marie Gene Kelly et Marry Poppins,
Le pied levé prêt à danser,
La main droite en parenthèse,
La main gauche porteuse d’ombrelle,
J’aime son expression,
Qui laisse le vent venir,
Et sa façon de porter le parapluie,
Qui laisse à la pluie son passage…
Qui pourrait dire s’il va s’envoler
Ou se mettre à danser ?
Que de routes lui sont ouvertes… !
(Photo : Fabrice D.
http://une-putain-de-bonne-photo-par-jour.blogspot.com/)

Les breloques de cristal...

Comme des larmes figées,
Qui ne peuvent plus couler,
Comme des mots suspendus,
Qui ne savent plus se dire,
Je me sens cristalline,
Transparente, à facettes…
La lumière me traverse,
Et je la laisse passer.
Fragile et forte à la fois,
J’ai envie et besoin
De sourire et d’éclater de rire,
De dépendre les breloques de cristal…

Juste quelques images d'Irlande...

Je n'ai pas trouvé de mots...

Plancher ombré...

Un plancher,
A coup de lattes (merci Bashung),
Jointées, fondatrices.
Une fenêtre, cadre vers le dehors,
Ouverture parallèle.
Une silhouette inversée,
Partition sensible,
Portée au sol.
Les bras aussi prennent appui,
Tableau noir et blanc,
Faire les pointes sur la tête,
Elle fait rentrer le soleil par son contraste,
Elle éclaire de son ombre…
(Photo : Fabrice D.)
http://une-putain-de-bonne-photo-par-jour.blogspot.com/

Trouver la clef...

Il y en a tant !
Il s’agit de trouver sa propre clef.
De se trouver,
De savoir ce que nous voulons pour nous-mêmes,
De ne pas en démordre.
La « solution » n’est pas dehors,
Elle n’est pas dans l’Autre.
Il faut faire avec soi,
Connaître ses propres limites,
Savoir et affirmer jusqu’où nous n’irons pas,
Vouloir et confirmer nos convictions de vie.
Envers et contre tout,
Endroit et avec tout.
Juste ne pas se maltraiter,
Ne pas se brader,
Ne pas se résigner,
Se reconnaître pour être reconnu,
Se montrer vraiment pour être vraiment vu.
Je crois que nous initions par notre comportement,
Les réactions d’autrui,
Et celles-ci nous entraînent bien loin de nous,
Insensiblement, jour après jour…
Mais inéluctablement…

L'oeil ouvert...

Capteur et émetteur,
Percevant et traduisant les émotions.
Cet œil dit « je sais, je sens »,
Il pleure, sourit, taquine.
Il dit « je t’aime toi, j’aime qui tu es, j’en suis sure »,
Il dit son étonnement..
Il parle sans voix,
Il est l’esperanto de la sensibilité,
C’est l’œil intérieur,
Celui de l’âme,
Il ne ment pas, jamais…