lundi 12 octobre 2009

Echange de couleurs (6)

Le regard fait exister. L’une se détourne de la vie, l’autre interroge sur la vie. La nudité du regard interroge de sa sincérité fermement posée, stable dans l’incertitude, désir de lucidité reposant sur une responsabilité de soi. Je suis celle qui cherche, sans peur, pour donner du sens. Un sens qui viendra de moi.

Elle avait osé se présenter nue dans cette salle de musée… Improbable situation… Peut-être était-elle en train de la rêver… Qu’importe…

Elle voulait rencontrer la Femme de ce tableau, Elle la touchait, lui parlait, malgré le silence et l’immobilisme imposés par la toile.

Elle avait pensé qu’il serait plus simple, pour converser avec Elle, qu’elle soit à pied d’égalité, nues. Pour effacer aussi le temps qui passe. Plus de discernement d’époque, juste deux femmes, deux corps…

C’est vrai que la salle de musée était moins protectrice que le décor dans lequel l’Autre paraissait. Mais elle considéra qu’elle lui laissait ce « confort » eu égard à sa patience, elle avait attendu depuis des temps et des temps sa venue.

Elle (mais de qui parle-t-on ?) espérait que son regard vienne accoster le sien.

Elle ne savait pas, dans ce qui se confirme être un rêve, quand l’Autre cesserait de se détourner d’elle.

Maintenant, peu lui importait, elle était venue, nue, elle L’avait caressée du regard, lui avait signifié par sa présence sa reconnaissance, elle pouvait repartir, la tête haute, réconciliée avec elle-même, elle s’était retrouvée, Elle… Femme…

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Que dire d'autre que magnifique ? Euh... somptueux, peut être ?
Je t'embrasse fort, Kat
Thierry

Philippe a dit…

Que peut dire un homme habillé ? Il se tait !

anne des ocreries a dit…

Oh, c'est magnifique, ça, ma Kat !
J'aime beaucoup ce face à face de la femme à elle même, en fait, d'elle à sa représentation, dans leur vérité de femme à chacune....
C'est très fort !
Je t'embrasse, ma Kat, passes une bonne soirée !

Françoise a dit…

Je retiendrai : face à face avec soi-même, se retrouver...
Encore un magnifique texte, Kat.
J'espère que tu en as encore beaucoup à nous servir, je me régale... sourire.
Belle fin de soirée à toi, ma douce.
Je t'embrasse fort.

Kat Imini a dit…

Bluebird : Non, n'exagérons rien, juste des mots posés qui ont le bonheur de te plaire. Je t'embrasse fort Thierry.

Philippe : Sourire, le moine se tait, mais l'habit ne fait pas le moine, donc l'homme habillé peut parler !

Anne : Heureuse que ce texte te plaise, ce ne sont que quelques pensées suscitées par une belle image. Bonne soirée à toi, je t'embrasse aussi.

Françoise : J'arrive bientôt à la fin de ce tiroir que j'ai eu beaucoup de plaisir à rouvrir. Je t'embrasse fort.

Pour valider ces commentaires, juste pour sourire, Philippe : nomandih

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

C'est magnifique, cette image, qui l'a pris, comment? et quelle idée fantastique (comme le texte qui l'accompagne)

quand j'avais eu approximativement la cette âge, je suis allée près d'un lac, dans un camps de nudistes, mais être nu était naturelle, là bas, et nous étions tous,

mais dans un musée, devant un portrait nu, c'est encore tout autre chose... un niveau différent d'oser

est-ce une superposition ou un photo réelle pris sur le fait?

Kat Imini a dit…

Julie, sincèrement je ne sais rien de cette photo, On l'a "offerte" à mes mots, c'est vrai qu'elle est très étonnante, peut être un gardien de musée photographe qui avait les clefs...