jeudi 24 avril 2008

iL ou face ?...

Il fuit, fuit cette situation de confusion dans laquelle ils se sont mis ensemble. Il ne veut plus entendre ses reproches, il ne veut plus répondre sans penser, se défouler, il sait que s’il ne part pas, ils iront trop loin.

Il a peur de la perdre, peur de perdre ce « nous » qu’il avait cru vivre. Il provoque l’électrochoc, ça passe ou ça casse.

Il vient de se détourner d’elle, rompant le duel… Pour tous les jeux, amoureux ou cruels, il faut être au moins deux. Au moins d’eux, pense-t-il, il aurait préféré une autre issue.

Il avance vite, porté par sa colère, par sa révolte contre ce gâchis, orchestré de main de maître, à quatre mains même.

Ces quatre mains, qui peu de temps avant, n’avaient de cesse de se toucher, de traduire mutuellement des attentions, d’impulser et partager des désirs à la fois profonds et épidermiques.

C’est fou comme le temps est relatif, en quelques secondes, il revit tout, leur rencontre improbable, cette proximité étonnante par sa fulgurance, ces moments partagés avec tant de naturel et cependant si puissants.

Il sait qu’il n’acceptera pas de brader son lien avec elle, de s’abaisser à tout et n’importe quoi.

Oui, il a peur, mais il avance, porté par la conviction qu’il doit respecter son envie de fuir, son envie qui dit simplement stop, le conflit ne m’apporte rien, il me déforme et m’anéantit.

Il ne peut s’empêcher de se demander ce qu’elle ressent. S’il se retournait, il pourrait sans doute lire sur son visage son ressenti, il verrait à quel point elle est désemparée, à quel point, comme lui, elle ne comprend plus rien…

Mais non, il ne fera pas volte-face. Il se retient, bien sûr, il ne doit pas se retourner…

A cet instant, un cri « Antoine »… et le bruit des pas de Léa qui court vers lui…

8 commentaires:

Rom a dit…

Bonjour □
                KAT
Bonsoir □

Ce 2nd volet a les qualités du premier. Et je maintiens être incapable d'écrire ainsi, ton texte s'habille d'émotion. Ce sont tes mots qui la créent et en retour elle les enveloppe délicatement, le fond se noie dans la forme, il n'y a pas de temps, pas de lieu. Juste une émotion, elle est le vecteur, le support et l'apport.
Et ça, j'en suis incapable.

Anonyme a dit…

Ma Kat,
quel plaisir de lire l'histoire d'Antoine et Léa ou de Léa et d'Antoine. C'est fort...
Merci
Une anonyme
Sourire

Kat Imini a dit…

Bonsoir*
Rom
Bonjour*
(j'ai essayé mais c'est moins joli)
Sans doute, ne pouvons-nous pas, et c'est tant mieux, avoir le même regard sur les mots des autres et sur ce que nous écrivons nous-mêmes, comme si nous étions trop près et ne pouvions pas percevoir tous les reliefs, je trouve beaucoup d'émotion dans tes textes, j'insiste, un peu tétue Kat Imini, sourire, merci en tous cas d'apprécier.

Kat Imini a dit…

Quel plaisir de te lire ici ma Belle, heureuse que tu aimes, mon Anonyme préférée.

jean lehmans a dit…

Superbe ton témoignage d'histoire d'amour et d'antagonisme éternel et pourtant si éphémére. Si l'un ne fait pas vers l'autre, ou tout simplement rejette, déchire, torture.
L'amour, qu'est-ce ?

Jean

Kat Imini a dit…

L'amour, qu'est-ce... de résonnances. Bises Jean

Anonyme a dit…

Magnifique histoire, de celles que l'on attend de vivre. Ecrite avec une authentique déliKatesse.
en passant

Kat Imini a dit…

Merci pour ce mot que je prend comme un cadeau déliKatesse...